Pendant la pandémie, un groupe de femmes brillantes a publié la Déclaration pour une économie des soins. Elle dit: « La pandémie a exposé la manière dont notre infrastructure sociale dépend de notre santé physique, sociale, psychologique et économique. Une économie des soins de santé est critique à notre survie pendant la pandémie et sera critique afin d’émerger de la pandémie. La pandémie a révélé qu’un avenir plus résilient requiert une transformation profonde et non simplement un retour à la normale. »

Cette déclaration sur l’économie des soins de santé suggère que nous devons modifier drastiquement notre façon de penser afin de voir l’intérêt collectif d’investir dans la population et dans de bons emplois, plutôt que de tout voir comme une simple dépense.

En tant que syndicalistes, nous connaissons bien cette logique. Nous utilisons souvent l’argument que le meilleur moyen d’assurer la prospérité de tous et de toutes est de créer de bons emplois et de s’assurer que les travailleuses et travailleurs sont traités de manière juste et équitable.

Nous vivons dans un monde où le travail en santé est sous-évalué et sous-payé. Les travailleurs et travailleuses du domaine de la santé en font beaucoup trop peu. Ce n’est pas une réalité nouvelle, mais c’est un fait qui est devenu évident au cours des deux dernières années.

De quoi aurait l’air notre monde si les travailleurs et travailleuses de tous âges, de tous genres et de toutes expériences pouvaient s’assurer de gagner un revenu décent en travaillant dans le milieu de la santé? Et si les gouvernements finançaient les systèmes des soins, tels le système de la santé, les soins de longue durée et les résidences pour personnes âgées, les services de garde et l’éducation autant qu’ils financent les industries qui apparaissent comme étant plus lucratives? Que se passerait-il si notre société considérait le travail décent, les inégalités et l’équité comme une question de santé publique?

À titre de travailleurs et travailleuses, il est important d’imaginer l’avenir du travail en soin de la santé, et de comprendre que nous devons faire partie de cette transformation qui nous permettra, comme société, de prioriser les soins.

Pendant la pandémie, notre syndicat a ajusté ces processus habituels et a opéré une transformation interne. Sous ma coordination, le groupe de travail sur la COVID-19 a réalisé une foule d’accomplissements:

• Il a priorisé le travail du syndicat afin de répondre aux besoins urgents qui ont émergé dans les milieux de travail et auprès de nos membres durant les nombreuses phases de la pandémie.
• Il a lutté pour les protections, la rémunération et le respect pour les travailleurs et travailleuses de première ligne et dans les soins de santé
• Il a gardé le décompte des cas de COVID-19 auprès des membres dans nos milieux de travail, le seul syndicat à avoir procédé ainsi dès le début
• Il a transposé l’expérience des travailleurs et travailleuses de première ligne aux revendications syndicales auprès de tous les paliers de gouvernement.

Mon expérience à naviguer la réponse de notre syndicat face à la pandémie n’a été qu’une petite vision de ce que nous pouvons faire quand nous centrons la santé et la sécurité des travailleuses et travailleurs, ainsi que leur bien-être, au cœur de toutes nos activités.

Les travailleurs et travailleuses font encore face à de nombreux défis aujourd’hui. Nous avons besoin de cette transformation profonde dans la manière dont notre société opère afin de mettre les soins (et l’amour!) au centre de notre économie.

Pour moi, voilà ce que signifie ensemble pour le travail en santé.

En toute solidarité,

Lana

• vision